4éme manche O3Z - 05/06 septembre 2009 - Ledenon - GGCOX on Race

C’est sous le soleil de Nîmes que la 4éme manche de la Coupe (Vitesse) et du Trophée (Endurance) O3Z aura lieu.

Le circuit de Ledenon est connu pour être :
- l’un des rares circuits en Europe à tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre,
- son triple gauche en aveugle,
- et son dénivelé digne d’une piste de moto-cross ! ;-)

Ce week-end, la Coupe est le samedi, ce qui laisse la nuit pour récupérer avant le Trophée qui a lieu le dimanche.

Vendredi : Roulage
Connaissant peu le circuit, mais ayant encore en tête les conseils avisés de BMC lors du stage effectué début Juin, et avec l’envie d’essayer un changement dans ma position de conduite suite à la lecture de quelques pages du livre « le chrono ne ment pas … » de Steven Casaer (livre distribué par Kenny Foray), je décide de prendre 3 sessions de roulage le vendredi, histoire de le travailler un maximum.
Immédiatement je retrouve mes meilleurs chronos du début juin (1’39) que je finis par améliorer d’un seconde environ. Reste que tout cela n’est pas très régulier, et qu’il ne m’est pas simple de rester concentré alors que ce circuit le nécessite. En même temps, se forcer à modifier sa position ne me simplifie pas la tâche, mais il faut bien essayer des choses pour progresser ensuite.

Puisque les chronos ne mentent pas, je regarde de plus prêt les partiels et je m’aperçois que le gain est principale dû à ma capacité (ou pas) d’entrer fort dans ce triple gauche en aveugle, et que je n’arrive pas à progresser dans le fer à cheval ou dans le gauche en aveugle juste avant.

Mais tout cela reste toute de même prometteur pour le reste du week-end, bien que le plateau est de nouveau élevé et qu’il ne va pas falloir me contenter d'un chrono en 1’38.

Samedi : Qualifications
Samedi chargé avec 4 séances qualificatives et la course de la Coupe en fin de journée.
Je commence en enchainant la qualification pour le Trophée et celle pour la Coupe. Ce sera 1’’37’9 pour le Trophée et 1’’36’26 pour la Coupe.

Eric, mon co-équipier pour le Trophée Endurance qui a également du mal à trouver la concentration escomptée fera un chrono en 1’’39'800, ce qui reste plutôt bien compte tenu du fait qu'il roule sur un SV650.

A peine le temps de faire les calculs pour savoir où l'on se trouve dans le classement général, je dois repartir pour la seconde séance qualificative de la Coupe. Je ne sens pas vraiment mes pneus et je n’arrive pas à améliorer mon chrono .. dans la tête sans doute !
Je partirais donc 32éme pour la Coupe avec le sentiment que le 1’’35 sera accessible pour la course.

Pendant que j’ingurgite mes fameuses pâtes complètes, Fred Ortega, notre Team Manager et Mécano en chef, me mets des pneus neufs sur ma moto. Merci, merci, merci …. je ne le remercierais jamais assez pour tout ce qu’il fait pour nous !

Toute petite sieste, et me voilà à roder mes pneus sur le début de la 2nd séance qualificative de l’endurance, avant d'attaquer sur quelques tours. J'adore la sensation qu'apporte un pneu neuf et je n'attendrais pas la course pour claquer un 1’’35'944 !

Après avoir modifié l’assiette de sa moto, Eric enchaînera en nous faisant un joli 1’38’’446 pour sa 2nd séance qualificative … bravo général de toute l’équipe.

Et vous savez quoi, nous voilà donc officiellement en Finale A à la 27éme position. Qui l’aurait cru en arrivant le vendredi matin ?

Samedi : La Coupe (Vitesse)
Après une nouvelle petite sieste, la joie d’avoir déjà roulé en 1’’35 (soit 4 secondes de progression !) et de me savoir en Finale A, je suis gonflé à bloc pour cette course de vitesse qui va se dérouler sur 16 tours.

32éme sur 38, je regarde du coin de l’œil Lionel MOLLA (#99), 29éme position sur la grille de départ, et que j’aimerai bien recoller au classement général.

Procédure de départ, mise en grille, tour de chauffe, à présent mon regard fixe intensément le feu rouge en attendant le passage au vert et … je rate mon départ en partant en roue arrière !
Pas grave, je repars à l’attaque dans le 1er virage, me fait une place comme je peux en freinant plus tard et plus fort dans les espaces libres.
Rapidement je me retrouve derrière 3 motos qui me ralentissent sur certains virages, mais que je n’arrive pas à doubler dans les 2 premiers tours. Je finis par passer 2 des 3 motos et bute sur la 3éme.

Je tente des dépassements à différents endroits du circuit, mais sans être suffisamment incisif (un point à véritable améliorer !), tout en voyant au loin Lionel MOLLA (#99) s’éloigner définitivement.

A ce moment un jeu du chat et de la souris s’installe entre moi qui lutte pour passer la moto devant moi et Xavier HEBERT (#64) qui me colle le train. Il en arrive même à me doubler dans la ligne droite avec son jolie Ducati 1098 m’obligeant à attaquer de plus en plus fort l’entrée du triple gauche pour lui faire les freins et garder ma position.
Génial cette arsouille, mais à ce petit jeu, je me dis qu’en fin de course c’est lui qui passe devant moi sous le drapeau à damier. Je dois absolument doubler cette moto qui m’empêche de rouler plus vite et qui pourrait bien me coûter une place !

Alors que je finis par passer « ma moto bouchon », je vois au niveau de la passerelle où se trouve le directeur de course, quelqu'un agiter un drapeau. Sur le circuit de Ledenon, comme il a été dit par le directeur de course lors du briefing, il n’est pas évident de voir le drapeau à damier. Je me dis à la fois « tiens déjà » et «Yes, j’ai réussi à passer dans le dernier virage … trop beau !».
Je soulage donc à l’entrée du triple gauche, et je vois une puis deux motos passer à bloc … ce n’était pas le drapeau à damier, mais un drapeau bleu !!!

Faut que je retrouve ma concentration, tout en oubliant mon énervement en ne sachant pas trop si « ma moto bouchon » n’en avait pas profité pour repasser … bref, je me remets à l’attaque sans trop savoir où j’en suis dans le classement. Les premiers me passent, je n’ai plus vraiment de roues pour jouer, mais je reste à l’attaque en améliorant de nouveau mon meilleur chrono en faisant un 1’’35'535.

Drapeau à damier, je reste à fond dans le triple gauche (il ne faut jamais faire 2 fois la même erreur sur une même course !), et je vois au loin les pilotes de tête qui se félicitent … c’était bien le drapeau à damier !
Xavier me passe en me faisant un signe « Super » en référence à notre arsouille.
Je suis content de ma course qui m'amène à la 27éme position au général et à la 14éme position en catégorie 600cm³.

La journée se termine donc sur une très belle course et la satisfaction d'un week-end déjà bien réussi.

Dimanche : Le Trophée (Endurance)
Cette position de 27éme sur 60 équipages inscrits nous ravi à elle seule. Quasi-dernier de la Finale A, nous n’avons aucune pression, et jusqu’à moins de 2 heures du départ, nous ne savons toujours pas qui va prendre le départ !

Pour aucune raison particulière, nous finissons par décider qu’Eric prendra le départ, façon « 24 heures du Mans ».

Tout le monde est détendu. Seul bémol, le forfait de Jean Marc (#98)* qui suite à sa chute lors de sa 1er séance de qualification a trop mal au poignet pour prendre le départ. Yann, son co-équipier, trouvera, fort heureusement pour lui, un co-équipier de dernière minute.

(* ce mardi 8 septembre, Jean Marc m’apprend qu’il a finalement le cubitus cassé. Bras dans le plâtre pour 4 semaines, il est donc également forfait pour Carole … bon rétablissement à toi Jean Marc)

Mais ce n’est pas le tout d’être détendu, il faut y aller et mettre du gaz !
Les motos sont alignées le long du muret, les pilotes de l’autre coté de la piste. Yann, l’un des organisateurs O3Z traverse la piste en courant des motos vers les pilotes … c’est le signe du départ !
Tous les pilotes courent vers leur machine, démarrent et s’élancent sur la piste. Tous ? Non car 2 ou 3 pilotes ont du mal à faire partir leur moto, dont notre Eric ! Coté départ, on ne pourra pas dire que c’était notre week-end !

Pas grave, de la 27éme position, nous n’avons pas grand-chose à perdre et Eric se bat comme un diable. Relégué à la 30éme position, il finira par retrouver la 26éme position à la fin de son 1er relais avec des chronos honorables en 1’39.

Si cette 26éme est peut être la notre sur la papier, il n’en va pas de même dans ma tête, et j’aborde mon premier relais comme une course de vitesse avec les derniers mots de Fred qui raisonnent dans ma tête « Allez vas-y, là va falloir doubler, pas question de rester derrière coincé derrière une roue ! ».

Etant du genre « pilote au ordre de son Team Manager », j’ai donc doublé ! Reparti 27éme, je reprends rapidement la 26éme position qu’occupait Eric et, en moins de 20 minutes de course, je me retrouve en 21éme position en ayant au passage effectué un meilleur chrono en 1’’34'802. A la fin de mon heure de relais, je touche même la 20éme place. Bref que du bonheur sur ce relais.

C’est au tour d’Eric d’aller au charbon, et il retrouve immédiatement un rythme soutenu qui lui permet de préserver une 23éme position, tout en améliorant également son chrono en faisant un 1’’38’07 ! Beau travail !

Un peu plus de 50 minutes plus tard, il va me falloir reprendre la piste. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que tout le roulage cumulé du week-end et ce premier relais aux allures de sprint va me coûter cher pour ce dernier relais. Qu'importe, je suis là aussi pour en baver et il doit rester à peine 45 minutes de course !

Je repars sur les chapeaux de roues pour retrouver une 22éme place. Après 20 minutes de course, ne voyant pas d’agitation dans le box, ni pour me dire que le 21éme est accessible ou que le 23éme me rattrape, je décide d’assurer d’autant que des douleurs font leur première apparition.

Je me cale sur des chronos en 1’’38, ce qui me permet de rester dans un bon rythme (pour mon niveau), tout en m’économisant si par hasard j’avais besoin d’en remettre une petite couche sur la fin.
A un moment, je m’offre même quelques tours à suivre les hommes de tête jusqu’à ce que je me retrouve seul. Plus de roue pour me tirer, des douleurs qui deviennent insistantes, toujours pas d’agitation dans le box, je me motive pour rester au moins en 1’’39 ce qui doit me permettre de garder cette 22éme position.

Dans la montée du gauche avant le fer à Cheval, je vois une moto qui s’arrête … dommage si prêt de l’arrivée … et tellement prêt que je vois le drapeau à damier à l’issu de ce tour.

22éme me disent certains, 21éme me disent d’autres … la moto qui venait de s’arrêter était en 21éme position ! Nous sommes donc 21éme positon !

Toute l’équipe, ainsi que nos nombreux visiteurs (qui aurai cru que nous allions utiliser quasiment tous nos passes sur un week-end de courses si loin de notre Paris !), mais également nos supporters qui suivaient les courses via le site AFC MICRON, sont heureux d’avoir pu être des acteurs à part entière de ces résultats.

Merci à vous tous pour votre soutien, merci également à mes sponsors GEMALTO, EFFET DIRECT, MECASERVICES, BMC et ERE, à mon osteo, Florent PAHU, qui va encore devoir se taper un dos qui ne se laissent pas faire à ses manipulations, et à vous qui avez pris le temps de lire ce compte rendu.

Quelle expérience emmagasinée encore une fois
LA concentration, le sérieux, la connaissance de sa machine et de son corps, ... tout ça associé à l'absence de chute (mais n'est-ce pas le résultat des points précédents ? ) apportent non seulement un stock d'info pour les courses à venir mais de la joie dans le paddock
Bravo pour ces courses
Et vive les prochaines